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lundi 21 mai 2012

L’IMMORTEL AMI

Partout où je regarde, Tu es là .
Je suis rempli de ta Gloire.
Je brûle de ton Bonheur.
Je pleure sur tous les hommes qui ne te contemplent pas.
Comment pourrais-je
Leur montrer Ta gloire ?

Assis, je rêvais, un grand silence emplissait la chambre,
L’aube était calme et sans souffle.
La haute montagne bleue se dressait froide et claire contre le ciel sombre,
Autour de la maison de bois
Les oiseaux noirs et jaunes accueillaient le soleil.

Assis à terre, jambes croisées, en méditation,
J’oubliai la lumière bleue des monts,
Les oiseaux,
Le silence immense
Et le soleil d’or.

Je perdis conscience de mon corps.
Mes membres restèrent immobiles,
Détendus, en paix.

Une grande joie, profonde, insondable, emplit mon cœur.
Mon intelligence s’aiguisa, pénétrante et concentrée.
Le monde disparut.
Et je fus plein de force.
Comme la brise d’Orient
Naît soudain
Et rafraîchit le monde lassé,
Tout à coup, en face de moi
Assis, les jambes croisées, comme on Le connaît,
Dans son vêtement jaune, simple et magnifique,
LE Maître des Maîtres fut là.

Immobile l’Être puissant était assis,
Les yeux fixés sur moi.
Je le regardai et je courbai la tête,
Mon corps s’inclina.

Dans son Regard
Je vis la marche du monde,
Je vis l’immense distance entre le monde
Et le plus grand de ses Maîtres,
Je vis l’incompréhension de tous.
Mais Lui, comme Il donnait !
Quelle joie dans Son essor
Au-delà des morts et des naissances,
Hors de l’enchevêtrement de leurs roues tyranniques !
Ayant atteint l’illumination,
Comme la fleur donne son parfum,
Il donnait la Vérité.
L’immortel Ami .


Jiddu Krisnamurti