LA VÉRITÉ INTEMPORELLE,IMPERSONNELLE ET IMPERMANENTE.
L'humain en général est un grand angoissé de nature. Nous véhiculons tant de peurs, de colères, de désirs contradictoires, de pulsions réprimées, de doutes, que notre esprit est un vrai marasme à idées noires et blanches, et
parfois grises… La peur du devenir, la peur de n'être rien, la peur de mal faire, la peur de mourir, la peur de jouir, la peur du noir, la peur d'être heureux, même la peur d'avoir peur (phobophobie) etc. C'est invraisemblable le nombre de peurs que nous traînons avec nous durant une vie humaine. On n'arrête pas de tricoter avec pour en faire des
écharpes, afin de se protéger des autres et surtout de soi-même. Alors les mécanismes de défense, les écharpes, deviennent légions, dans cette société contradictoire, à la fois individualiste et conformiste, où la spontanéité de l'âme qui rime avec liberté est rabrouée depuis bien longtemps au lieu d'être encouragée. Comme remède à ces angoisses de vie et de liberté, que la socialisation a rendues légitimes, on a décrété depuis des temps lointains que seule LA vérité fera de nous des hommes libres, nous faisant surgir au dessus du chaos de nos vies. Nous voulons
bien, mais de quelle vérité parle t-on ? De celle de Yahvé, d'Allah, du Christ, de Bouddha, de Krishna, de Zeus ou d'Osiris ? Ou peut-être de la vérité de l'alcoolique qui déverse son angoisse dans la boisson, du dépressif qui n'y croit plus, de l'obsessionnel qui se rassure avec des rituels finalement proches des prières et des litanies ? Ou encore de
celle de l'ulcéré qui somatise, du cancéreux qui n'a plus la force de se battre ? RELIGIONS, DOCTRINES, NEVROSES, ADDICTIONS,SOMATISATIONS : même combat. Toutes sont des moyens plus ou moins habiles de fuir l'angoisse d'être libre en cristallisant ses peurs sur une ou plusieurs pseudo-vérités.
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