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vendredi 15 avril 2011

GRAINES DE CONSCIENCE. Nisargadatta Maharaj .

Maharaj : La dualité a fait son apparition à l’instant même où le sens de l’être est né. Le mouvement est partout dans le monde manifesté, et il crée et détruit sans cesse d’innombrables formes. La conscience est de nature universelle, tout comme l’espace. Celle que renferme le corps n’est qu’une toute petite expérience, mais de par sa nature, de par sa qualité, elle est essentiellement identique à la conscience universelle. Et il en est de même pour l’espace.
L’imagination et la mémoire créent un corps et une personnalité ; et le manifeste, croît être un corps et une personnalité, mais à tort.
Question : Quelle est la cause de l’apparition de l’être ?
M : Tout comme le rêve que vous faites n’a pas de cause, ainsi l’être n’a pas de cause non plus. Expliquez-moi pourquoi vous rêvez. Le rêve est sans cause et donc sans logique.
Les choses que nous voyons dans le monde manifesté sont exactement comparables aux images qui apparaissent à l’écran de télévision.
A qui donnons-nous le nom de parents ? A deux formes physiques seulement ; quand celles-ci meurent, nous estimons que ce sont nos parents qui meurent. Ce qui a donné naissance à mon être, sans que j’en ai connaissance constitue mes parents – c’est à dire la source.
C’est uniquement parce que je suis que je vois le monde et pense à Dieu ; Dieu est donc parce que je suis. Si je ne suis pas, Dieu n’est pas non plus. Je vais vous révéler une formule qui fera tout à votre place : celle de garder constamment à l’esprit : « je suis Dieu, sans moi Dieu n’existe pas. » Quand vous serez fermement établi dans cette formule, tout ce qui est sans importance se dissipera peu à peu.
A l’étape suivante – je vous ai d’abord dis de répéter « je suis Dieu » – je vais laisser de côté les mots « je suis Dieu », et en arriver à ce qui était avant la compréhension des mots. Dieu est cela et vous êtes cela, non pas les mots.
Le facteur passe ici pour m’apporter le courrier. Peut-être n’est-ce qu’un homme de petite taille, mais il est pleinement conscient de représenter le gouvernement. Mon sentiment « je suis » signifie l’enregistrement de la présence de Dieu.
La question originelle est de savoir comment on peut transcender la conscience. La conscience est liée au temps, mais elle est notre unique capital, d’où sa très grande importance.
Q : Je n’arrive pas encore à vous suivre.
M : C’est à cause de votre très forte identification au corps ; il n’est pas facile de l’abandonner.
Q : Apprenez-nous quelque astuce.
M : Le seul remède est de méditer et de réfléchir sans relâche sur ce que je vous ai dit. Votre limitation au soi disparaîtra peu à peu, ainsi que votre sens de la séparation. Pour pouvoir résoudre l’énigme il faut pratiquer la méditation profonde pendant une longue période. Méditer, cela signifie que l’être lui-même s’absorbe dans l’être. Ayant pratiqué durant une longue période ce type de méditation, on arrive à connaître le Connaissant de l’être.
Je suis le Connaissant de la conscience, je ne peux que connaître autre chose, et non pas moi-même. Cette énigme se résoudra d’elle-même grâce à la pratique constante de la méditation profonde.
A présent, vous êtes convaincu d’être le connaissant de la conscience. Non ?
Q : Oui.
M : Vous l’êtes, mais il demeure une part d’identification mentale au corps qui vous donne le sentiment qu’un événement heureux va survenir. A présent, vous avez une certaine connaissance, et cela vous rend très heureux. Cette connaissance a chassé l’ignorance. Au cours de votre balayage de l’ignorance, la connaissance va , elle aussi, disparaître. Vous seul resterez.
Le son qu’il faut entendre est le son muet. Seul le son muet peut entendre le son réel.
Q : Dieu équivaut-Il au manifesté sans forme ?
M : Dieu est le son muet. Il est dans le manifesté, car tout ce dont nous parlons se rapporte au manifesté ; le Non-Manifesté n’est absolument pas doué de parole.
  
Extrait de Graines de Conscience, Editions Les Deux Océans, 1982

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